vendredi 2 octobre 2009

L0 : Trois aires

SEMENCE
Trois aires
Son territoire est la terre. Elle y joue sa vie, des bocages aux forêts. Au creux des kops, nul n'a jamais laissé ses verres vides, pour un sourire ou contre rien. Au sortir des kops, elle laisse ses yeux repérer le quotidien des landes à l'horizon salé. Elle y marche à grande erre, colportant les insignifiances qui allument les regards en effleurant les âmes épuisées et transies. Nulle tempête n'arracha ses semelles de la glaise nourricière.

Son domaine est tradition familiale et digues. Sa maison a bonne réputation. Elle hante la jetée du port pour apercevoir la première les bateaux qui vont s'y ancrer. Elle y rêve en engoulant les parfums de la menthe et la tiédeur des pierres. L'eau est son amie, elle hait les vagues. La digue est belle. Elle est si solide et elle vit si fragile!

Son espace est la ligne fluctuante entre le sable et l'eau. Ici se mêlent le bruissement du vent frôlant les fins roseaux et l'exhalaison iodée fusant du large. Là se succèdent, les violentes maréesd'équinoxe et les mort-d'eau des solstices. Au clair de lune, les puces de mer bondissent. Leur sort ne l'intéresse pas. En suivant la mouvance des laisses, elle cherche une raison valable pour croire qu'un homme ait pu, un jour, n'être que bon ou méchant.

Elles n'ont rien compris... Il n'y a rien à comprendre!
Seulement que le plan le plus précis n'indique jamais le caillou déplacé par le jeu d'un enfant.

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